Perles d'argent, perles écarlates...

(***=changement de narrateurs (3))



Plusieurs fautes d'orthographes, un peu bâclé à mon goût. Si vous avez quelque chose à ajouter, n'hésitez pas à commenter! ;p




Les lames s'entrechoquent, s'enroulent l'une autour de l'autre, tels des serpents, pleines de nos haines respectives. Elles s'essayent, se testent se tâtent. Je te vois, tu me regardes, indifférente, tu nous regarde, tu n'aimera que celui qui tuera l'autre. Le perdant, qu'il crève. Si j'avais su cela avant!... Maintenant, me voilà qui me bat à mort, pour tes beaux yeux, pour ton amour. Lui, en face, avec sa crinière blonde, son regard hautain,il ne pense même pas une seconde que mon cadavre pourrait de pas gésir dans ce pré! Il n'envisage même pas que lui, il pourrait tomber là, éclabousser l'herbe verte de son sang!! Son expression narquoise m'insupporte, ce petit sourire carnassier qui flotte sur ses lèvres. Nos lames se cognent bruyamment, me ramenant au combat. Il appuie sur son arme, mon bras tente de relever, se tord et fait apparaître une grimace sur mon visage. Brusquement, je fais glisser mon épée sous la sienne, et me remets hors de portée. Il veut ma peau, il risque de l'avoir. Je me fend, il pare les coups. Bientôt, je sens ma fin qui approche. à côté, les yeux ternes, celle pour qui je combattais, car je combat maintenant pour ma vie, saute en encourageant l'un ou l'autre. Nos deux témoins observent la scène, mais déjà, ils semblent connaître le vainqueur. Soudainement, d'un coup mieux placé que les autres, mon adversaire s'infiltre dans mes défenses, m'inflige une sérieuse blessure au poignet, et, profitant du relachement de mes main sur la poignée de ma lame, il m'arrache brusquement celle-ci des mains en l'entortillant avec la sienne. La danse est finie, et c'est la mort qui m'attend au bout du chemin. Je vois mon épée qui vole dans l'air en sifflant, effectue quelques tours sur elle-même et finit par émettre un claquement sonore en rebondissant sur une pierre, pour s'immobiliser dans l'herbe. Comme moi très bientôt, sans doute. Alors, lui, il sourit, alors, elle, elle crie sa joie, elle l'encourage. "À mort!! Tue-le!!" semble-t-elle dire à travers ses cris. Ses cris heureux. Ses cris qui réclament le sang, qui réclament la mort. Je détourne les yeux, jette un dernier regard de profond mépris à celle que je croyais aimer, un dernier regard de défi à mon assassin, puis détourne la tête, dans l'attitude fière de celui qui attend dignement sa mort trop précoce. Finalement, le sourire au lèvre, dans un geste rapide, il tente de me transpercer l'abdomen. Mais il n'a rien vu venir, il ne me connait pas assez. Je ne me rends pas ainsi, la vie est trop chère à mes yeux. Tous mes sens au aguets, je ne faisais qu'attendre son coup. Aussitôt qu'il le porte, je m'écarte prestement, laissant la lame fendre le vide. Je la saisis alors à deux mains et tire dessus aussi fort que je le peux. Il me semble que ma peau s'arrache, se déchire, que ma chair apparaît. Mais, c'est ça, ou la mort. Mon geste est plein de désespoir, mais d'espoir à la fois, ce mélange étrange, ce sentiment hors du commun qui permet de faire ce qu'on n'aurait jamais pu faire autrement. Une moue d'étonnement est d'abord apparue sur son visage, maintenant, il semble agacé. Resserrant sa prise sur le manche de son arme, il tente de pousser dessus. Alors je lâche tout, pour qu'il épuise sa puissance dans l'air vide de cibles. De mes mains ensanglantées, je tente de l'étrangler, tout en essayant de tourner de manière à être hors de portée de la lame. Autour, nos spectateurs poussent des cris aux deux combattants que nous sommes. Finalement, mon rival se dégage violemment de mon étreinte, et, sans plus attendre, il pivote rapidement sur lui même et tente de me porter un coup. Raté, car j'ai rapidement glissé sur le côté en essayant de repérer ma lame par terre. Je cherche des yeux, et au moment où je me rends compte qu'un des spectateurs l'a enlevé, je me sens transpercé, et la lame de mon adversaire me traverse par le dos. Je la vois ressortir de mon ventre, écarlate. Alors, dans un râle, je m'écroule, à genoux, recroquevillé sur la pointe de l'arme. Enfin, je m'abats, seul, dans l'herbe rouge, alors que la foule indifférente acclame le vainqueur et part avec lui loin du lieu du duel, me laissant mourir seul en silence, rempli de désespoir, sans pouvoir penser à une personne que j'aimai, pour la simple et bonne raison qu'il n'y en avait plus. Solitaire, tâche écarlate au milieu du champs, de cette de vert. Mort de gueux, mort indigne, mort inutile.



***



Il était là, seul dans le pré. Je voyais sa forme immobile à travers des rideaux de larmes. Je l'aimais, il était mort. Il n'avait jamais connu l'amour que j'avais pour lui. Je courais maintenant vers lui, alors que tout le monde avait déserté les lieux. Je me mis à genoux près de son corps. Ses yeux étaient encore ouvert, et filet de sang coulait sur ses lèvres. Ses yeux semblaient révulsés, on aurait dit qu'ils allaient sortir de leurs orbites. Je remarquais qu'il respirait encore. Par un miracle, allait-il revivre? Je vis qu'il essayait de parler. Enfin, il réussit.

<<-hurf... Va-t-en!! ... P... Pilleuse de cadavre!! Hurf puf... Tu n'as donc... Pas de res... respect pour les c.. ca...cadaaaaaa...>>

Dans un dernier râle, il me lança un regard horrible de vivant déjà mort, d'être vengeur emplit de haine. Tremblante, j'ouvrais des yeux horrifiés sur son corps agités de derniers soubresauts. Il était mort en... Je ne pouvais y croire. Moi qui l'aimais, j'avais hanté ses dernières pensées, oui, mais pas... Pas comme je l'aurais voulu. Il était mort en pensant à son corps fouillé et retourné par des mains de voleuses, des mains qui m'appartiendraient!! Le désespoir m'envahit. Je l'aimais plus que mon âme, et non seulement lui était mort, mais, moi, j'avais troublé ses dernières pensées en ce monde! Funeste sort que celui de notre amour. Après la tristesse vint la haine, plus forte que tout. La haine vengeresse pour son assassin, pour celui à cause de qui mon amour s'était ainsi achevé de façon désastreuse. Celui-là connaîtrait ma vengeance, ma colère, la colère d'une amante dont celui qu'elle aime a été injustement et sauvagement tué. Ah! celui-là ne survivrait pas longtemps à la mort de son rival! Le visage trempé de larmes salées qui traçaient des sillons clairs sur mon visage sale, je posais doucement mes lèvres sur celles du cadavre de mon aimé. Le goût du sang me surprit. De nouvelles larmes, telles des perles de diamant, coulèrent sur mes joues, autour de mes lèvres tachées de sphères parfaites d'un rouge écarlate.




***



Je fus réveillé au milieu de la nuit, en sursaut. Pourquoi? je ne savais pas. J'avais le sentiment que quelque chose de grave allait se produire. On dit des fois qu'après avoir tué quelqu'un sans se repentir largement, des mystères néfastes surviennent au tueur. Mais c'est la loi! Deux hommes qui aiment une femme doivent en payer le prix et défendre leur amour! Était-ce ma faute, moi? Seulement, on ne sait jamais ce qui peut arriver, et je préférait retrouver ma fiancé, que j'avais durement gagnée. Doucement, je gagnais la porte de ma chambre. Elle dormait dans la pièce à côté. J'avançais sur la pointe des pieds et poussait la porte de ma chambre. Dans le grincement du bois. Je chuchotais son prénom. J'ouvrais un peu plus le battant de bois et eus l'audace de jeter un œil plus avant dans la pièce. Alors un spectacle d'une violence terrifiante et figée s'offrit à ma vue. Dans la lueur blafarde des rayons de la lune qui traversait les carreaux nus de la fenêtre, au milieu de son grand lit, gisait le corps ensanglanté de ma fiancée. Un poignard était fiché dans son abdomen, et de nombreuses déchirures dans la chair semblait avoir été faites par la même arme, traversant le corps de mon aimée de parts en parts. Je m'approchais du lit, bouche bée. Les yeux exorbités, ma future femme ne me voyait plus. De sa bouche ouverte s'écoulait un filet de bave. L'arme plantée dans son corps semblait y avoir été plusieurs fois sauvagement enfoncée, avec une force terrible et sans pitié. Les draps autour n'avaient plus rien de leur blanc originel. Ils étaient rouges sombres, formant un linceul de mort bien étrange à la femme qui y reposait.

Et c'est alors que tout s'arrêta pour moi. J'ouvrais la bouche grande de surprise, avant de tomber tête la première sur le corps de ma future épouse. Derrière moi se tenait une petite forme mince, une épée dans la main. L'épée que j'avais moi-même enfoncée dans le corps de mon adversaire, le jour d'avant. Je vis une larme briller un instant sur la joue de ce monstre qui avait si jolie forme, puis, je vis cette même arme qui m'avait tuée être plongée dans le corps de mon assassine par sa propre main. Alors elle s'écroula au sol, puis, plus rien. Du tout, seul un voile rouge tombant sur mes yeux.

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